Fiducie-sûreté : un outil au service du financement
11 juin 2025
Fiducie-sûreté : un outil au service du financement

Tout comprendre sur la fiducie-sûreté : fonctionnement et intérêts

La fiducie-sûreté est un mécanisme juridique de plus en plus utilisé dans les opérations de financement complexes. Introduite dans le droit français par la loi du 19 février 2007, cette sûreté permet de sécuriser les créanciers grâce au transfert temporaire de propriété d’un bien. Elle connaît aujourd’hui un développement notable, notamment en matière immobilière et dans la gestion des titres financiers.

Qu’est-ce qu’une fiducie-sûreté ?

La fiducie-sûreté est un contrat par lequel un constituant transfère un ou plusieurs actifs (généralement des biens, titres ou droits) à un fiduciaire, qui les conserve au profit d’un bénéficiaire, souvent un créancier. Ce mécanisme vise à garantir l’exécution d’une obligation, généralement un crédit souscrit par un débiteur ou un emprunteur.

Le fiduciaire détient les biens dans un patrimoine fiduciaire, distinct du sien, jusqu’au remboursement complet. En cas de défaillance de l’emprunteur, le bénéficiaire peut récupérer les biens ou leur valeur. La fiducie-sûreté sert donc de garantie solide.

Certains contrats de fiducie-sûreté prévoient spécifiquement le transfert de titres cotés ou non cotés, permettant aux créanciers de sécuriser des valeurs mobilières sensibles.

schéma du fonctionnement de la fiducie-sureté

Un cadre juridique issu du droit des sûretés

Le régime juridique de la fiducie-sûreté est défini par les articles du code civil (articles 2011 à 2030). Elle fait partie du droit des sûretés, modifié par la réforme du 15 septembre 2021. Cette réforme a clarifié le rôle du fiduciaire, renforcé la protection du constituant et facilité la mise en œuvre de la fiducie-sûreté comme outil de garantie.

Cette réforme a clarifié le rôle du fiduciaire, renforcé la protection du constituant et facilité la mise en œuvre de la fiducie-sûreté comme outil de garantie. La fiducie est aussi encadrée par des règles issues du droit des entreprises en difficulté et de la procédure civile. En cas de liquidation judiciaire, les biens en fiducie ne peuvent pas être saisis par les autres créanciers.

Dans une logique similaire à la fiducie-sûreté, le réméré permet à un professionnel de céder temporairement un bien immobilier tout en conservant la faculté de le racheter ultérieurement.

Comment mettre en place une fiducie-sûreté ?

La mise en place d’une fiducie-sûreté suppose la signature d’un contrat de fiducie-sûreté, souvent appelé convention de mise à disposition ou convention de fiducie. Ce contrat doit être rédigé par acte notarié ou par acte sous seing privé avec date certaine, selon les cas.

Voici les étapes principales :

  • Sélection des actifs transférés : biens immobiliers, parts sociales, créances, titres financiers…
  • Choix du fiduciaire : une personne physique ou morale, souvent une société fiduciaire ou un expert-comptable agréé.
  • Définition des conditions de restitution au bénéficiaire, liées au remboursement du financement.
  • Déclaration au registre national des fiducies, obligatoire pour l’opposabilité aux tiers.

En pratique, ce sont souvent les entreprises en difficulté qui recourent à ce type de procédure dans le cadre d’un plan de sauvegarde ou de redressement judiciaire, notamment lorsque le débiteur ou l’emprunteur cherche à préserver son patrimoine.

La fiducie peut également porter sur des titres financiers détenus par l’entreprise, facilitant ainsi la sécurisation de certains engagements vis-à-vis des créanciers.

Avantages et inconvénients de la fiducie-sûreté

Avantages

  • Sécurité juridique élevée pour le bénéficiaire : grâce au transfert de propriété, la fiducie-sûreté protège contre les procédures collectives.
  • Souplesse d’utilisation, notamment pour les actifs immobiliers via un crédit-bail immobilier ou dans une vente à réméré.
  • Efficacité : les actifs transférés en fiducie sont isolés dans un patrimoine d’affectation, ce qui renforce la protection du bénéficiaire.

 

Inconvénients

  • Complexité juridique : nécessite un montage précis et des compétences avancées pour la rédaction du contrat.
  • Coûts supplémentaires : frais de rédaction de la convention, rémunération du fiduciaire, suivi de la procédure.
  • Encadrement strict : certains cas d’usage restent sensibles, notamment dans le cadre du droit pénal.

 

En complément de la fiducie-sûreté, certaines entreprises choisissent également des montages financiers comme le sale and lease back (cession-bail) pour débloquer de la liquidité grâce à son patrimoine immobilier professionnel.

 

Qui peut recourir à la fiducie-sûreté ?

La fiducie-sûreté s’adresse à toute personne physique ou morale disposant d’un patrimoine à affecter dans un objectif de financement sécurisé. Elle est particulièrement adaptée :

  • Aux entreprises en restructuration ou en recherche de financement.
  • Aux particuliers disposant d’un patrimoine conséquent, souhaitant sécuriser un financement, organiser une transmission patrimoniale ou protéger certains actifs dans le cadre d’opérations spécifiques.

 

En parallèle de ces montages juridiques, certaines entreprises font appel à d’autres sources de financement comme la mobilisation d’investisseurs externes.

Pour en savoir plus sur nos solutions de financement ou pour être accompagné, remplissez un formulaire en ligne.

FAQ
Réponses aux questions fréquentes

Qu'est-ce qu'une fiducie ?

C’est un contrat où un bien est transféré à un fiduciaire, qui le gère pour un bénéficiaire, dans un patrimoine séparé.

Quel est l'intérêt d'une sûreté ?

Elle sécurise le créancier en lui offrant une garantie de paiement en cas de défaillance de l’emprunteur.

Quels types de biens peuvent être transférés ?

Tout type de propriété : biens immobiliers, titres financiers, comptes bancaires, ou autres actifs valorisables.

Quel est le rôle du fiduciaire ?

Il détient et gère les biens transférés pour le compte du créancier, sans les confondre avec son propre patrimoine. En cas de défaut du débiteur ou de l’emprunteur, il doit appliquer les dispositions prévues au contrat.

La fiducie-sûreté est-elle autorisée ?

Elle n’est plus interdite depuis 2007. Son usage est encadré et autorisé dans de nombreux montages de garanties.